PANDÉMONIUM (HEIR)

( AUBE ) ― fût un temps, elle était la douceur et la candeur d'une âme qui se reflétait à travers les vives lumières des grandes villes coréennes. habits de soie et sourires jouvencelles, promue au sommet de privilèges, adulée de tous et façonnée de louanges. délicate pétale qui se comblait de l'ordinaire, mais ô divinité. elle succomba au charme des enfers, lui et ses paroles illusoires qui la feraient languir de ferveur. elle ne voyait en cet être céleste qu'une magnificence malgré la frontière mortelle qui pouvait les nuire. mais de cet idylle qui lui était promis intemporellement, n'y restaient que bribes et fragments ; heiran.

( ÉCLIPSE ) ― {tw : négligence infantile.} il ne souhaitait qu'être son tendre et docile enfant, celui à qui elle offrirait étoiles et comètes. mais elle ne l'a jamais choyé, abrité dans la tiédeur de ses bras aussi passionnément qu'elle ne le scrutait avec mépris et dégoût. dans leurs contrées thébaïdes, à l'abris de tous et de tout. bercés par les écumes des vagues et le chant des merles, la stridence des peines abattues par celle qui avait tout perdu pour donner la vie furent les seules projections qui animaient leur foyer au parquet grinçant. heiran au regard cristallin, illégitime aumône des dieux qui n'aurait jamais eu dû lieu d'être, haït et abhorré de son unique existence. frêle et pâli, encré d'hématomes et heurté par la négligence de l'entachée. elle grave les ecchymoses et les nécroses, elle érafle et annihile. torrent de mots sanglants, chuchotés dans la noirceur. parce qu'elle percevait en lui ces mêmes flammes qui la ravagerait de nouveau.

( JUPITER ) ― présence sempiternelle au regard nonchalant dont on venait bruire l'arrivée. on le décortique, l'associe aux divinités les plus prêchées du panthéon. jusqu'à ce que l'appellation « pluton » finisse par franchir les lisières des lèvres, et que les soupires s'irritent. dédain et condescendance envers celui qui arrivait d'ailleurs, délié de sa perdition lointaine. et s'il n'était que la piètre ombre de son paternel, comme la maternelle le prédisait, méritaient-ils tous de brûler ? souillé de cette descendance qui le définissait malgré lui, car parmi ces belles créatures, il n'était que fardeau des enfers. mais en pleine pénombre, se trouvait les émois d'une lumière. théa, virtuose altruiste à la main tendue vers les bas-fonds, vers celui qui était silencieusement bruyant, à la rage maculée. il pensait avoir trouvé celle qui fendrait délicatement toutes ses peines, qui emplirait les crevasses et ferait vibrer le vide de son myocarde. mais sa pureté n'aurait jamais pu lénifier ses failles et plaies béantes.

( KVALIR ) ― où les condamnées moisissent sous terre, constamment empiétés par les onéreuses divinités. vaste structure à la singularité fastueuse, où l'effroi de certains s'étriquait entre les couloirs, désolation et déni. mais heiran ne craignait aucune tournure et aucun damné résidant en ce mystique château qui renfermerait bien des mystères. tous anodins et futiles les uns des autres, seule une silhouette se démarquait de l'insignifiance ambiante. enchanteresse sinueuse aux lippes cramoisies à le faire frémir. éméché de ses effluves il n'est obnubilé par rien d'autre que sa folie ardente et son opulence. et ô il pourrait l'oublier pour elle, délaisser la précédente juste pour graver le nom de nari au creux de ses iris. kyrielle de fascination réciproque, prêts à froisser les âmes et à les immoler. redoutable liaison, oaristys indomptable.