finally surfaced above the downs. feeling her boldest, she came around.

tu entends les mythes et légendes comme des histoires de chevet, des rêves plein la tête. toujours valorisée, toujours importante ; mais on a été secs. il fallait voyager entre mille et unes convictions partagées depuis des générations, héritière de sang royal, demie-déesse. tu n'entends parler de ta mère que très peu, elle n'est qu'un vague souvenir et un visage que tu te dois d'idolâtrer, une figure ancestrale floue avec laquelle tu partages ton sang. elle n'est rien, pour toi ; elle n'a jamais rien été, malgré les réprimandes et le respect que tu étais forcée d'éprouver pour elle. amaterasu n'a pas été une mère aimante. elle n'a pas été une mère tout court, uniquement un idéal que tu devais atteindre. dire comme elle, faire comme elle, être comme elle. la rancune noirci ton cœur durant de nombreuses années, condamnée à errer entre les pièces de l'immense demeure familiale. tokyo n'a pas enrichi ta mémoire comme tu l'aurais souhaité, entraînée aux sourires faux et aux bonnes manières, à la bonne posture de ton dos et des mains croisées sous ton abdomen. ce n'est pas tard que tu as compris que tu ne voulais pas de cette vie, que tu te sentais destinée à bien plus. tu ne pouvais pas être qu'une femme supplémentaire d'une famille aux mœurs anciennes. elle, elle ne s'était jamais prononcé. pourquoi les écouter de toute façon ? tu as découvert ta première épée jeune, mais on te l'a vit confisquée. tu en es devenue obsédée, et c'est au cours d'une adolescence mouvementée que tu en apprends le fonctionnement, le maniement. manipuler les lames te donnait du baume au cœur, et malgré les protestations familiales, tu ne te gênais pas pour t'y adonner.

non, ce n'était pas bien. ce n'était pas digne de toi. plus on te le répétait, plus tu cherchais à t'évader. qu'est-ce qu'elle penserait de toi ? on t'a demandé, mais t'as crié. parce qu'elle est pas là, alors pourquoi les écouter ? pourquoi s'obstinaient-ils autant ? elle n'est pas là. tu fronces les sourcils et tu aboies, tu t'opposes au contrôle qu'ils ont sur ta vie, un contrôle qui leur glisse petit à petit entre les doigts. ils vont te perdre, parce qu'ils n'auront pas ouvert les yeux assez tôt. butés et bornés, elle, elle te donne raison. c'est un soir, lorsque tu songes à elle, sous les étoiles illuminées. tu pries et tu implores ; tu veux qu'elle te réponde, qu'elle te donne un signe. tu n'as rien en retour. et ce n'est que lorsque tes yeux croisent les premiers rayons du soleil qu'elle t'apparaît. et elle te pousse, elle te soutient. ton cœur se remplit d'un espoir nouveau, d'une conviction encore plus forte. elle te somme de taire les voix futiles de ceux qui ne te mériteraient pas, et d'avancer. de lutter pour les choses en lesquelles tu crois, et alors que ton épée cogne contre celle de cet entraîneur clandestin, tu as l'étrange impression que la nuit retombe aussi vite.

fière combattante, tu te détaches doucement de la famille toxique que la vie t'a attribué pour te pencher sur tes besoins et tes envies. tu as d'abord passé beaucoup de temps au sein de la colonie japonaise, y créchant alors plusieurs années afin de t'endurcir, mais aussi de te faire des contacts. tu observes souvent le soleil haut dans le ciel, des rayons qui veillent sur ton existence. tu n'as pas peur et tu ne crains rien - peut-être un peu trop, mais tu te montres assez audacieuse cinq ans plus tard pour te présenter à l'armée. tu gravis les échelons au fur et à mesure des années qui s'écoulent. tu coupes entièrement les ponts avec le reste de ta famille, et tu te concentres sur ce qui t'apparaît comme ta destinée. tu accomplis, tu défends. tu te bats pour les choix qui te semblent judicieux, et tu avances. tu avances comme elle t'a dit de le faire.